Autobiographie - Anecdote / Textes des participants

Café Sauvage - anecdote / Par Léandre

On étaient en train de piétiner, puis A******* m’a dit un truc mais avant je lui avais dit que j’voulas m’barrer paske ça fait un boude que j’me saoûle ala bière et que j’me baffre des espèces de chili concarnés et que du coup, j’en ai ralk. Du coup A****** est complètement rébou tellement que L*****, le lendemain sur le banc, on se fout de sa gueule, on dit qu’il est sale, et souvent quand il est rébou commasse souvent B********, il est pas loin, pas droit, en sang, il est glauque et pis y’a Ar****, alors lui toujours clean, I rince tout le monde avec plainde bonnes bières danlsac à dos et y discute paisiblement de trucs sympas avec toujours les deuzottes zouaves à côt. En fait comme westarne, c’est le glauque, le sale et l’angélus hahaha mais onsse mare bien didoncque ! En touka, ça c’était le lendemain mais la veille j’metasse saoûl dèp tellement tout l’aprème que j’vas voir A****** et que j’lui dis quej vas m’barrer et que tanpimerde j’aurais loupé L***** mais en fait j’y pense pas alors pour rigoler de facon hétérobourée de ouf on fait semblant de baizer mais du coup tout ca c’était bien après, en fait c’était y’a des années après, on était en train de piétiner et moij devait être malade et là y’a une fille qu’ja’ai plus jamais revue depuis lors qui saurtait avec un américainiche. Em dit vient, on va glaner. Et moi, glaner, j’croivais qu’ça voulais dire chercher des pommes de terre alors en pleine ville, là où on a le café sauvage, j’vous l’demande ! hein… Mais en fait on a ramassé des suchis et des viennoiseries dures.

Café Sauvage - anecdote / Par Antoine

Manger la cantine à ce moment là, judicieux c'être. 
Avoir mais je n'en plus trop souvenir. 
Être cette journée superbe ! 
Péter les enceintes qui DJ'Pallu entourer. 
Bouger il ne pas, sourire aux lèvres il avoir. 
Prendre la folie nous tous ensemble ! 
Être les fûts à une certaine heure fermer. 
Boire de Matthieu les bières que dans son sac il y avoir. 
Venir la police nous de rentrer dire. 
Lancer des VHS sur les gens dehors Matthieu il avoir. 
Croire je. 
Souvenir je ne me plus trop. 
Être ivre nous tous, et partout déguisé on se voir. 
Danser sur les tables on. 
Jusque le soir. 
Virer on par autres du lieu car trop de bordel ce être. 
Partir ailleurs pour la soirée poursuivre. 
Finir autre part sans trop où savoir. 
Ressembler en gros ce à quoi pouvoir. 
Être un jour de carnaval au Café Sauvage. ASHLAGOULTOU !

Café Sauvage - anecdote / Par C.

Je m’ennuie, première personne trop étriquée d’attente de singulier, alors qu’en vérité, l’être, ça déborde, l’existence ça déborde et les histoires débordent toujours de ce qu’on aurait à en raconter. Le je m’ennuie au point de la mort de mes autres.

Prendre cet air là, celui de l’affirmation clôture : ” je suis bénévole au Café Sauvage”, décrire par le menu les attributions et élections de la position, c’est pour celle que mon je choisit d’être, tant au quotidien que dans le texte, d’un chiantissime abouti. Et une anecdote, raconter une anecdote, quel embarras ! Toutes celles qui viennent à l’esprit sont ces fins de nuits impossibles, quand ça claque au ventre, voyez, le grand rire ivre. Des anecdotes, de celles que la discrétion de la joyeuse connivence dans l’excès ne peut faire raconter qu’à demi mot. Et encore, pour peu que de bières de la Lie en vodkettes de sous le manteau, on n’en oublie pas la moitié, voire la totalité.

Je, je, jeu toujours un peu dangereux que ces soirées-là : un prétexte, un concert un je ne sais quoi (noté comme dans les livres anglo-saxons où l’expression est directement transcrite du français, soit en italique) et à un certain moment, les choses basculent, tanguent et l’on va joyeusement se finir, se noyer au Café.

Ce soir-là, c’était l’anniversaire de B. (que l’on aurait pu choisir de noter P. ou N. voyez le détour crypto-alphabétique). Tout a commencé à la Fermeture Éclair pour un concert, l’ambiance prend son temps, les groupes font leurs trucs de groupes, B. fait son set, une chanson d’anniversaire cajolante et évidemment gênante, le termine. Et à ce moment-là, la phrase est lancée, discrètement certes, mais elle est lancée, cette foutue phrase, redite un ton au dessus même si elle mime la retenue de l’invitation pour happy few : “tous au Café!”. Ses mains papillonnent, comme chaque fois dans l’alcool, et encore, la voix “tous au Café!”. Des voix inquiètes, de ci de là, interrogent : “mais qui ça, tous ?”

Quelque chose en moi coule, comme chaque fois, ça suit sa pente, ça va dans le sens. Et ça y arrive, au Café, tous, avec. Et ça voit double, voire triple, ça boit trouble, ça multiplie et amplifie. La cohorte monte les escaliers ça résonne, avec les rires, avec la ville, sa pulsation. C’est bondé partout, ça se frotte et n’avance pas, ça s’étend d’aise, ça fume, ça boit, ça joue, ça jeux, ça nuit. Tous les possibles, les potentiels et tout et tout, ça a sa place, sans même avoir à pousser des coudes.

Café Sauvage - anecdote / Par Pierre-Yves.

Je me souviens d’une soirée organisée pour fêter quelque chose qui m’était cher, où j’ai pu ressentir toute l’humanité, et l’esprit d’ouverture du café sauvage. D’une invitation à se rassembler lancée à quelques personnes, d’autres se sont jointes à ce groupe…Quel plaisir d’être dans l’échange, sans angoisses pouvant parasiter le moment ! Il y avait une telle plénitude dans la sérénité, comme un accès direct à voir le positif de soi même et la réussite quant au désir profond de communiquer. J’ai été touché par l’équilibre trouvé ce soir la, nous nous sommes servis de mon invitation comme prétexte et non comme finalité. Dans le salon, nous étions réunis avec deux ou trois groupes distincts, et pourtant, je ne ressentais pas du murs entre nous. Il y avait ce gout d’ensemble, cette bonne humeur générale. Quelle joie d’être membre du café sauvage, d’avoir su en pousser la porte une première fois, malgré mes difficultés, puis de m’y être intégré. J’ai été accepté avec mes plus et mes moins, et un jour où je me sentais coupable car je croyais avoir fauté suite à une réunion que j’avais gangréné pour cause de mauvais humeur, et alors que je commençais à m’en excuser, il me fut répondu qu’il n y avait aucun souci, qu’on me connaissais et que je n’avais rien à prouver…Je vous laisse imaginer mon émotion intérieure, et ressentir la bienveillance du café sauvage. 

Café Sauvage - anecdote / Par Michelle.

Octobre 2017.
Je découvre Caen, ville choisie pour son absence de moustique-tigre, ses nombreuses petites librairies et la mer pas loin...entre autres.
Mon œil gauche tombe sur une affiche un peu roots : Café Sauvage
Ça sent le squat d'artistes, de bricolos rouleurs de clope et la musique des Balkans. Aalma Dili !!!
Mon œil droit tombe aussi, au cas où. Mais j'ai bien lu.
Je pense au Cabaret Sauvage, autre super endroit, Porte de la Villette.
Mes deux yeux, mes pattes et tout le reste veulent en savoir davantage. On rentre tous.
C'est un peu le bordel, ça rentre et ça sort, ça va me plaire.
D'autant qu'il semblerait que c'est l'heure de la graille (Même si au final je n'y mangerai pas, m'étant fait griller pour la graille)
Sur le trottoir un joli garçon en dreadlocks longues et blondes inscrit le menu sur une ardoise.
Il fait la grimace au mot "bœuf" et ajoute un smiley pas content du tout. C'est mon pote lui.
Puis il se ravise et efface le smiley.
"Laisse le" lui dis-je.
Il le laisse. Great !
L'instant d'après j'apprends qu'aujourd'hui c'est la dernière cantine.
Pfffff

 

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